L’été est un temps de repos, de voyage, de dépaysement. Le rythme change, les habitudes se relâchent. Mais ce temps différent peut devenir une belle occasion de vivre notre foi autrement, plus librement, plus intérieurement. Même loin de notre paroisse, nous ne sommes jamais loin du Christ. Il nous précède sur nos chemins. Il nous accompagne dans nos détours, et Il nous attend dans le silence de notre cœur.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11, 28-30). Ces paroles de Jésus résonnent particulièrement en cette période estivale. Nous aspirons tous à un peu de souffle, à du calme, à du repos. Mais Jésus nous invite à un autre repos, plus profond, plus durable : celui de l’âme. Il ne nous promet pas une vie sans fatigue, mais une présence qui soutient. Son « joug », sa manière d’aimer, de vivre, de servir, est léger… parce qu’il est partagé avec Lui.
Alors, même loin de notre communauté paroissiale, nous pouvons rester enracinés dans la foi. Par exemple, en participant à la messe sur son lieu de vacances, signe d’unité avec l’Église universelle ; en prenant un moment de silence chaque jour (une prière simple, un psaume, une parole d’Évangile, un merci pour la beauté de la création) ; en étant témoin du Christ là où nous sommes (par un sourire, une écoute, une présence fraternelle). Par ailleurs, pour ceux qui restent, la paroisse continue d’être vivante. Nos églises restent ouvertes, la prière se poursuit, des temps fraternels peuvent encore se vivre.
Que cet été soit pour chacun une étape, un ressourcement, un cœur à cœur avec le Seigneur. Bon été à tous, dans la paix et la joie du Christ !
Paulo Teixeira, diacre
« Missionnaire, formateur, homme humble de prière et de sagesse », selon l’expression de l’un de ses collaborateurs, le cardinal Robert Francis Prévost, a surpris le monde entier lorsqu’il s’est présenté le 8 mai dernier en tant que nouveau pape à la loggia de la basilique Saint-Pierre à Rome sous le nom de Léon XIV. Méconnu des médias et des fidèles, il avait pourtant fait l’unanimité des cardinaux semble-t-il en deux jours de conclave. Doté en effet d’une riche expérience pastorale et ecclésiale et d’une incroyable quintuple culture (française, italienne, espagnole, américaine par sa famille, péruvienne pour sa mission), il est avant tout un homme d’intériorité, mais aussi de paix et d’unité.
Digne fils de saint Augustin, il a ainsi choisi comme devise « In illo uno unum » (« Bien que nous soyons nombreux, nous sommes un dans le Christ »). Sur son blason, on peut voir un cœur enflammé, transpercé par une flèche et posé sur une Bible, symbole de l’ordre de Saint Augustin. Il rappelle l’expérience de conversion de ce dernier, rapportée dans les Confessions: « Toi, Tu avais percé notre cœur des flèches de ta charité et nous portions Tes Paroles, plantées à travers nos entrailles ».
A l’école de l’évêque d’Hippone, Léon XIV, pasteur passionné pour le troupeau du Seigneur, pourrait dire : « Mon poids, c’est mon amour ; en quelque endroit que je sois, c’est lui qui m’emporte ». Il concluait ainsi son homélie inaugurale du 18 mai en s’exclamant : « Frères et sœurs, c’est l’heure de l’amour »! En ce mois de juin traditionnellement dédié au Sacré Cœur où nous nous préparons à fêter la clôture du Jubilé des apparitions de Paray le Monial, il nous rappelle par son exemple et son enseignement le primat de la charité dans nos vies à la suite du Christ.
P. Martin Pradère
Habiter Bondy ou Pavillons-sous-Bois, c’est entretenir une certaine proximité avec le pape François. En effet, celui qui a toujours annoncé sa prédilection pour les « périphéries », valorisait particulièrement ce qui se vit dans les lieux cachés ou oubliés. Il avait conscience que c’est parfois dans les périphéries que se passent les événements les plus importants. Déjà, dans la Parole de Dieu, le Messie vient de Nazareth et non pas de Jérusalem, la grande capitale religieuse. C’est que « l’on voit mieux aux périphéries », comme l’écrivait le pape François dans son livre d’entretien Un temps pour changer. Je ne vous cache pas que cette phrase m’a poussé à me rendre disponible pour venir en mission à Bondy.
Le pape parlait encore des « périphéries existentielles », élargissant l’idée de périphérie au-delà des réalités géographiques. Il désignait ainsi l’expérience de vie des personnes mises de côté par la société ou même « invisibilisées », pour reprendre un mot à la mode dans les médias.
Le pape François était le pape des pauvres, le pape du peuple de Dieu (dans la continuité de ses prédécesseurs). Rendons grâce à Dieu et confions-le à la miséricorde divine.
Père Nathanaël GARRIC
« Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée d’une pièce à partir du haut ; ils se dirent donc entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l’aura », afin que l’Ecriture fût accomplie : « Ils se sont partagé mes habits, et mon vêtement, ils l’ont tiré au sort ». Voilà donc ce que firent les soldats (Jn 19, 23-24). Cette tunique du Christ maculée de sang après le supplice des coups, de la flagellation, de la couronne d’épines et du portement de croix, s’est donc trouvée en la possession d’un des soldats. Elle est le témoin de toute la Passion qu’a endurée Jésus, versant son sang pour nous sauver et nous réconciliant définitivement avec Dieu.
Or, proche de nous, en Ile-de-France, à la basilique saint Denys d’Argenteuil se trouverait la relique de la tunique du Christ. Celle-ci est-elle authentique ? Son histoire est mouvementée. Selon la Tradition, elle serait restée en Terre Sainte à Jaffa pendant six siècles, puis aurait été vénérée pendant deux siècles à Gémia près de Constantinople. Ensuite, au IXème siècle, elle aurait été offerte en cadeau de fiançailles à Charlemagne qui la donna plus tard à une de ses filles abbesses à Argenteuil.
Une série d’analyses scientifiques a été faite à son égard depuis 1893. Elle aurait une origine antique comme l’atteste sa texture qui est comparable aux tissus d’origine syrienne trouvés à Doura Europos, près de Palmyre et datant de -300 à 300 de notre ère. Fait étonnant, sur les dix-huit pollens de plantes anciennes originaires de Méditerranée orientale retrouvés sur la relique, sept se retrouvent sur une autre relique remarquable, le suaire d’Oviedo (Espagne), et six sur le linceul de Turin. Autre surprise, la tunique est gorgée de sang. Ce sang est du même groupe sanguin (AB, très rare mais plus répandu en Palestine qu’ailleurs) que le sang présent sur le linceul et sur le suaire d’Oviedo. Enfin, sur ce linceul et la tunique, neuf taches de sang peuvent se superposer. En définitive, cette relique semble vraiment correspondre à la tunique du Christ. Il ne s’agit pas d’un objet de foi nécessaire au salut. Mais, vénérer la tunique peut nous unir au Christ qui a souffert pour nous sauver. La dernière ostension a rassemblé en 2016 250 000 personnes. Une ostension exceptionnelle pour le Jubilé de 2025 est prévue du 18 avril au 11 mai. Nous vous proposons de vivre ce pèlerinage en accompagnant notre évêque à la messe qu’il présidera sur place le mercredi 23 avril de Pâques à 19h sur place. Ne ratons pas cette occasion rare de nous rapprocher du Seigneur qui nous a aimé jusqu’à donner sa vie pour nous !
Père Jocelyn Petitfils